Le confinement
Il y a 12 mois, nous allions entrer en confinement pour assurer la sécurité de tous et de chacun.
Se déconfiner : qu’est-ce que cela sous-tend et vers quoi devons-nous aller ? Nos 5 constats :
- le COVID n’est pas terminé, l’incertitude va donc durer.
- Face à un même événement, nous avons eu des réactions et un vécu différents
- Refaire comme avant empêchera de concrétiser ce qui s’est vécu durant ces derniers mois
- Nous sommes tous dépendants de notre environnement et avons un impact sur lui
- Les frontières Intérieur / extérieur et individuel / collectif ont largement été ébranlées et sont à redéfinir
Sortir des grandes idées et regarder la réalité en sachant de quel point de vue on se situe permet à la fois d’y voir plus clair sur ce qui se passe, ce dont nous avons besoin et ce vers quoi nous pouvons tendre. En partant des 4 quadrants de Ken Wilber autour des axes intérieur/extérieur et Individuel / Collectif, il nous est possible de relire nos situations personnelles et organisationnelles. Après ce temps de confinement, il est temps de nous rejoindre pour cheminer à nouveau ensemble. Ne pas faire l’exercice de s’assoir pourrait amener à croire que l’on est ensemble et laisser de nombreuses personnes de côté.
1) Le virus n'a pas été éradiqué
Le confinement n’a pas éradiqué le virus, le déconfinement ne l’a pas fait davantage, le couvre-feu non plus
=> L’incertitude et les oscillations vont donc durer.
Il s’agit donc désormais de vivre avec un virus et de l’intégrer à notre manière de vivre plutôt que de lutter. Une victoire se fait toujours au détriment de quelqu’un et d’une part de nous. L’intégration de l’hétérogène remet en question les pratiques mais permet la véritable croissance, celle d’une unité plus intégrée dans le vivant.
2) Se déconfiner : de nouvelles manières de faire
C’est confronté à un contexte différent que nous avons découvert de nouvelles manière de faire
=> Revenir à la manière de faire d’avant rendra inopérante les innovations expérimentées.
Tout nous pousse à faire autrement : Les sociologues illustrent une désillusion du monde et l’attente de la personne providentielle. Les écologistes et économistes ensemble posent la question des externalités, la gestion des biens communs (ressources à la fois communes et limitées). Les politiques qui doivent à la fois représenter ceux qui les élisent et gouverner à plus long terme, sont face à l’aporie d’une participation citoyenne dont les propositions croissent aussi vite que l’abstention et la désillusion.
3) Les enjeux peuvent se positionner autour des 4 quadrants de Wilbert
a- Personnel / intérieur
Au niveau personnel / intérieur, la responsabilité et la vision personnelle sont plus que jamais des leviers pour s’orienter. L’invitation est de travailler à son intention.
L’inspiration peut dépasser l’incertitude
Les situations de vie durant le confinement sont d’une richesse incroyable. Parmi les critères on retrouve :
- la situation familiale (seul, en couple, en famille…),
- le logement (entassement, espace, jardin, …),
- le statut (télé-travail / garde / chômage / présentiel / formation….)
- La mission : ce qui est pareil, ce qui est différent
- Le maintien du lien social
- ….
Devant la diversité et la richesse des expériences vécues l’enjeu va être de réintégrer l’expérience personnelle intérieure pour la faire jaillir à l’extérieur en intelligence collective. Savoir rejoindre chacun là où il en est pour aider le groupe à aller là où il a envie d’avancer.
=> Le vécu personnel partagé est source de créativité et de fécondité
b- Personnel / extérieur
Au niveau personnel / extérieur, les comportements ont déjà évolué.
Chacun avait des aspirations et une manière de concevoir le travail avant. Chacun a vécu le confinement avec plus ou moins de facilité. Souvent moins que plus. Confronté à un nouvel environnement, une redéfinition du cadre devient nécessaire. Les modes de management vont s’orienter vers davantage de subsidiarité, laissant la place à l’autonomie et la responsabilité de chacun.
A vin nouveau, outres nouvelles
c- Collectif / intérieur
Au niveau collectif / intérieur, l’enjeu est de faire coexister des aspirations a priori divergentes: besoin de sécurité, de réappropriation du sens et de l’action, de reprise de l’activité.
Les organisations avaient des orientations avant et doivent avancer à-tâtons maintenant. La dynamique interpersonnelle révèle les véritables enjeux d’une communication interne. Il s’agit plus d’informer pour faire descendre une bonne parole et du politiquement correct mais éclairer et faire émerger les talents et idées en germe. Faire le point sur sa culture organisationnelle et Prendre le temps de se rejoindre pour repartir tous ensemble.
d- Collectif / extérieur
Au niveau collectif / extérieur, nous attendons des uns qu’ils agissent pour d’autres.
Que se passe-t-il quand je prends conscience que je suis à la fois membre des uns et des autres ?
Tout collectif est porteur d’externalités positive et/ou négative. La remise en question des délocalisations, la RSE, le développement durable sont des thèmes qui ont pris corps depuis un peu plus de 10 ans et font à nouveau la une des journaux. Travailler à sa valeur ajoutée, c’est intégrer et ses envies et les besoins de son environnement.
Il redevient essentiel pour toute organisation de reposer sa mission première et de voir comment elle s’articule avec le monde.
Ce qui apparaît de vos besoins
Pour bien vivre ce temps de changement, l’invitation nous est faite d’y intégrer toutes ces dimensions :
- La dimension individuelle, et même personnelle en permettant à chacun d’exprimer ce qu’il a vécu et là où il en est.
- La dimension collective en relisant collectivement nous avons traversé et là où nous souhaitons aller
- La dimension intérieure en allant puiser sur ce que nous avons vécu de nouveau et différent
- La dimension extérieure en recherchant comment à partir de cela apporter d’avantage de valeur ajoutée à ceux que nous servons par notre organisation
Nos Propositions
- De mettre en place des crédits d’heure pour vos employés pour avoir un espace où déposer ce qui les a marqués et empêchent d’être pleinement présent
- Des workshops en petits groupe lorsque la reprise de vos équipes sera effective en présentiel
- Des open-forum sur une journée pour que la reprise ne se fasse pas tête baissée mais la tête haute
- Des accompagnements à la réflexion collective pour réorienter ce qui doit l’être.